La diversité et son apport essentiel à votre vie

Cent cinquante-neuf millions. Voilà le nombre d’espèces vivantes identifiées à ce jour, selon les dernières estimations. Un chiffre vertigineux qui ne cesse de grimper, et pourtant, la diversité du vivant s’effrite, souvent dans l’indifférence générale.

Les systèmes biologiques privés de diversité s’assèchent à grande vitesse. Les ressources s’amenuisent, la moindre perturbation devient une menace. Les champs de monoculture, où l’on ne cultive qu’une seule variété sur des hectares, en offrent un exemple flagrant : un seul parasite, et c’est la catastrophe sur toute la ligne. L’homogénéité, loin d’être une force, se transforme en talon d’Achille.

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Les écosystèmes tiennent par un équilibre subtil, fait d’interactions innombrables, souvent imperceptibles. Qu’un seul rouage disparaisse, et c’est la mécanique entière qui risque de s’enrayer, parfois de manière irréversible.

La biodiversité, pilier fondamental de la planète vivante

La richesse biologique de la Terre ne se résume pas à une palette de formes ou de couleurs. Elle englobe toutes les espèces, les organismes, les habitats, toute cette profusion issue de millions d’années d’évolution. Depuis les premiers êtres unicellulaires jusqu’aux sociétés humaines, la biodiversité a bâti un équilibre fragile dont notre avenir dépend intimement. En Europe, la France fait figure de proue grâce à une variété d’écosystèmes terrestres et marins, affichant une diversité génétique remarquable.

Ce foisonnement est loin d’être anecdotique. Chaque espèce, du minuscule coléoptère au grand cétacé, joue sa partition dans l’harmonie du vivant. Amputez ce chœur de ses voix, et l’ensemble s’écroule. L’avancée de la sixième extinction de masse n’a rien d’une théorie : l’office français de la biodiversité alerte sur une érosion galopante, accélérée par nos modes de vie, la pollution, la perte et la fragmentation des habitats.

Pour mieux saisir de quoi il s’agit, voici les grands visages de la biodiversité :

• Biodiversité : socle du vivant
• Diversité génétique : atout d’adaptation et de résistance
• Espèces et milieux naturels : équilibre et interdépendance permanente

La stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) rappelle que la protection du vivant dépasse largement l’écologie ou l’environnement. Elle concerne chaque acteur de la société, du décideur politique au simple habitant, appelés à prendre leur part face à l’appauvrissement accéléré des espèces et des milieux naturels.

La diversité biologique infuse tous les aspects de notre existence. Impossible de la reléguer au rang de décor ou de simple supplément. Elle fournit des services concrets et vitaux, souvent passés sous silence. Les chercheurs distinguent plusieurs types de services écosystémiques : approvisionnement, régulation, soutien, dimension culturelle.

Pour mieux comprendre, détaillons ces rôles :

• Approvisionnement : alimentation, matériaux pour bâtir, fibres textiles, principes actifs pour la médecine. Notre santé dépend de la pluralité des plantes, des animaux et des micro-organismes. La pharmacie moderne puise largement dans ce vivier pour inventer de nouveaux traitements.
• Régulation : épuration de l’eau, maintien de la qualité de l’air, climat tempéré, pollinisation. Les zones humides, les forêts ou les prairies absorbent les excès, filtrent les polluants, amortissent les chocs climatiques.
• Culture et bien-être : inspiration, équilibre psychologique, sentiment d’appartenance aux paysages. Les milieux naturels et la variété des espèces nourrissent l’imaginaire collectif, structurent nos identités et rapprochent les individus.

La stabilité des écosystèmes tient à cette diversité. Plus il y a d’espèces, plus le système encaisse les chocs, s’adapte, innove. Le biomimétisme, qui consiste à observer le vivant pour inventer des technologies sobres et performantes, s’impose aujourd’hui comme une piste de recherche majeure. Préserver ces ressources, c’est parier sur un futur capable de faire face à l’incertitude, et c’est tout le sens de la stratégie nationale pour la biodiversité en France.

Il existe, à portée de main, toute une série de gestes pour soutenir la biodiversité. Même modestes, ces choix comptent. Face à l’érosion du vivant causée par la pollution, la déforestation, la surexploitation ou les espèces exotiques envahissantes, chacun peut ajuster ses habitudes.

Quelques leviers concrets s’offrent à vous :

• Favorisez les produits issus de la gestion durable des forêts ou des ressources marines. Réduisez la quantité, privilégiez la qualité, et orientez-vous vers des filières respectueuses des cycles naturels.
• Diminuer l’emploi de produits chimiques, tant au jardin qu’à la maison, limite l’impact sur les milieux. Économiser l’eau et l’énergie, c’est aussi préserver les écosystèmes.
• Soutenez la faune locale en créant des refuges pour les pollinisateurs, en plantant des variétés locales et en refusant l’introduction d’espèces invasives.

Participer à des initiatives citoyennes pour la protection des espèces menacées constitue une autre voie. Les programmes de sciences participatives, relayés par l’office français de la biodiversité, invitent chacun à inventorier la vie autour de soi. La stratégie nationale biodiversité mise sur cette énergie collective pour ralentir la disparition du vivant et restaurer les grands équilibres de la planète.

Face à la montée du changement climatique, la vigilance s’impose. Préserver la diversité biologique, c’est renforcer la capacité d’adaptation des milieux, leur permettre de résister et de continuer à fournir des solutions naturelles face aux défis à venir. Préserver le vivant, c’est aussi garder ouvertes toutes les voies de l’avenir.