Prévisions de baisse pour le marché de l’occasion
Six trimestres de repli consécutifs. Voilà le verdict sans détour des dernières statistiques de l’Observatoire Cetelem : le marché des véhicules d’occasion, dopé pendant des années par un manque d’offre et des prix vertigineux, vient d’amorcer une phase de glissade sur toute la ligne. La production de voitures neuves, enfin relancée, rééquilibre progressivement les stocks disponibles. Dans le même temps, la demande, jadis insatiable, donne des signes d’essoufflement. Le terrain de jeu change, et les acteurs du secteur n’ont d’autre choix que de revoir leurs stratégies.
Les professionnels le constatent : l’activité ralentit, les volumes de transactions se contractent, les choix des acheteurs évoluent sous la double pression des nouvelles motorisations et d’un cadre réglementaire toujours plus strict. 2025 s’annonce comme une année charnière, où la seconde main va devoir se réinventer face à un paysage bouleversé.
Plan de l'article
Le marché de l’occasion en 2025 : quelles dynamiques à anticiper ?
Le marché de l’occasion entre dans une ère inédite. Après trois années de flambée, la tendance s’est inversée : les prix des voitures d’occasion reculent désormais sur la plupart des segments. Cette correction s’observe aussi bien en France qu’à l’échelle européenne. Sur le premier trimestre, le dynamisme des ventes de voitures d’occasion s’estompe, surtout du côté des motorisations thermiques. Les immatriculations de véhicules d’occasion retrouvent un niveau qui rappelle les rythmes plus sages de la période 2017-2019.
Un nouveau visage de l’offre se dessine. Les modèles récents issus des renouvellements de flottes d’entreprise, longtemps rares sur le marché, font leur grand retour. Les spécialistes du marché automobile assistent à une arrivée massive de véhicules de deux à cinq ans, conséquence directe de la reprise de la location longue durée et des ventes par lots des loueurs professionnels. Les hybrides et électriques, jusqu’ici marginaux dans l’offre, s’installent lentement mais restent moins prisés que l’essence ou le diesel.
Pour illustrer ces évolutions, voici les principaux points à retenir :
- Occasion prix : la décrue est nette, certains modèles polyvalents affichent des replis pouvant atteindre 8 %.
- Marché voitures occasion Europe : les écarts de prix entre pays se réduisent, la grille tarifaire s’harmonise.
- Niveau millions véhicules : les volumes restent élevés, mais les marges des vendeurs fondent.
En France, la tendance suit celle du reste de l’Europe. Le marché voitures occasion se stabilise autour de 5,4 millions de ventes par an, bien loin des sommets observés pendant la pandémie. Face à un contexte économique incertain, les acheteurs privilégient la prudence : chaque décision d’achat est pesée, les reports deviennent fréquents.
Facteurs de la baisse : entre ajustements économiques et mutations de l’offre
La baisse prix qui touche le marché de l’occasion vient d’une combinaison de facteurs économiques et structurels. Les professionnels, qu’ils soient concessionnaires ou indépendants, voient arriver sur leurs parcs des flots inédits de véhicules récents. Les retours de locations longue durée s’empilent, gonflant l’offre alors même que la demande fléchit.
La reprise des immatriculations de voitures neuves en France, amorcée depuis début 2024, allège la pression sur le marché des véhicules d’occasion. Du côté des ménages, la remontée des taux d’intérêt et un pouvoir d’achat sous tension modifient la donne : certains repoussent leur achat, d’autres se tournent vers des modèles plus âgés ou jettent leur dévolu sur les véhicules électriques d’occasion. Ces derniers voient parfois leurs prix chuter de 15 à 20 %, selon les relevés d’Autobiz.
Malgré une offre plus abondante, les voitures électriques hybrides peinent à séduire autant que les motorisations traditionnelles, et leur valeur résiduelle s’érode rapidement. Les aides à l’achat de neuf, couplées à une technologie qui évolue à toute vitesse, accélèrent la décote des électriques d’occasion. Emmanuel Labi, président d’Autobiz, le résume : « Les prix des véhicules électriques s’ajustent, la filière doit repenser ses stratégies de reprise. »
Trois tendances résument la situation actuelle :
- Baisse prix voitures essence diesel : la tendance est généralisée, les stocks croissants pèsent sur les valeurs.
- Véhicules hybrides et électriques : la décote s’accélère, le marché secondaire doit encore trouver son rythme.
- Rôle des professionnels : adaptation constante des grilles de prix, réaction rapide à l’évolution de la demande.
Le marché automobile se transforme : les repères d’hier s’effacent au profit de nouveaux équilibres, plus fragiles et mouvants.
Faut-il acheter un véhicule d’occasion en 2025 ou patienter ?
Ce dilemme agite les conversations, aussi bien dans les salons professionnels que sur les sites de petites annonces. Les prix des voitures d’occasion continuent d’ajuster le tir. Entamé fin 2023, ce mouvement baissier s’inscrit dans la durée. Pour l’acheteur, la question devient : miser sur une poursuite de la baisse ou saisir l’opportunité actuelle ?
Les chiffres ne mentent pas : en France comme en Europe, le marché des voitures d’occasion reste bien approvisionné. Les retours de leasing alimentent l’offre, y compris pour des modèles phares comme Peugeot, Renault ou Volkswagen. Cette abondance tire les prix des véhicules d’occasion vers le bas. Pour plusieurs analystes, un point d’équilibre pourrait se dessiner en 2025, à condition que les stocks restent élevés et que la demande ne reparte pas à la hausse.
Voici ce que les acheteurs peuvent retenir pour guider leur réflexion :
- Les amateurs de modèles thermiques classiques profitent d’un choix vaste et de marges de négociation accrues.
- Du côté des véhicules électriques d’occasion, la décote reste prononcée, la concurrence des modèles neufs plus abordables accélère le mouvement.
- Les droits de douane sur certaines importations pourraient toutefois provoquer des ajustements de prix ponctuels sur le marché des voitures d’occasion en Europe.
Le choix se fait donc à la carte : certains privilégient l’achat immédiat pour bénéficier de la diversité actuelle, d’autres préfèrent attendre en espérant des baisses supplémentaires ou l’arrivée de technologies plus abouties. Ce qui est sûr, c’est que le marché automobile ne se fige jamais bien longtemps. La roue tourne et, pour qui sait observer, chaque période offre ses propres opportunités.